DE PALAIS ROYAL A OPERA
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Nous poursuivons notre balade dans un jardin caché où se côtoient de sérieuses institutions et le théâtre le plus célèbre de France.
Nous allons jouer sous les fenêtres du conseil constitutionnel mais aussi dans la cour de récré d'artistes
où plane encore leur ombre bienveillante, leur esprit léger et espiègle
Molière, Colette et Jean Cocteau...
Les jardins du Palais Royal
Je vous en parlais longuement dans ce billet mais il y a toujours à dire ou à montrer...
Le Pâtre et la Chèvre Paul Lemoyne
Tout d'abord la saison n'est pas la même
Les rénovations sont terminées
Les vitrines et la mode donnent le tempo
Automne hiver 2015-2016
Un alignement parfait
L'année commence en douceur au Palais Royal sous les marronniers dénudés
Lors de notre dernière visite, la cour était en travaux.
Le jardin était séparé du palais par un long bâtiment de bois cachant la cour du conseil
Il s'agissait du Théâtre éphémère de la Comédie Française, installé durant la rénovation du bâtiment.
Voici Les 2 fontaines à boules de Pol Bury
Pol Bury était un sculpteur belge adepte de l'art cinétique, ces oeuvres contiennent des parties en mouvement.
côté jardin
côté cour
et votre narratrice fan de ces oeuvres !
La galerie d'Orleans abritait jusqu'en 1933 l'administation coloniale. Elle était encadrée de boutiques et surmontée d'une verrière.
En dégageant cet espace, on peut maintenant admirer la cour et son palais.
Et découvrir les deux plateaux de Buren !
En 1983, Jack Lang alors ministre de la culture décide de lancer un projet en faisant appel à des artistes pour installer une oeuvre d'art
dans la cour d'honneur du Palais Royal afin d'en interdire l'accès aux voitures.
François Mitterrand retiendra le projet de Daniel Buren.
Les 3000m² seront occupés par deux plateaux où s'élèvent 260 colonnes de marbre blanc de carrare et de marbre noir des Pyrénées.
La hauteur des cylindres varient et s'élèvent jusqu'à 3.19m et l'espacement au sol forme un quadrillage de 3.19m.
L'espace est participatif et ce damier géant se transforme une aire de jeux où les adultes redeviennent des enfants en expérimentant différentes approches.
Les deux plateaux offrent une lecture plurielle selon où vous vous placez.
C'est ici que l'on en parle le mieux !
En matière d'architecture, les parisiens sont plutôt conservateurs. Et les français ont la réputation de ne pas être ouvert à l'art contemporain.
Sous le gouvernement de F. Mitterrand, les polémiques ne manqueront pas avec la Pyramide de Pei au Louvres et également la BNF.
Le projet de Buren sera celui qui a fait le plus couler d'encre.
45 journaux publieront plus de 220 articles sans parler des polémiques et procès...
Mais au final, tout le monde connait Buren alors que Pol Bury et ses fontaines...
Injuste, non ?
La confrontation entre la représentation classique et l'art contemporain est un vaste débat.
Il y a 10 ans, mon regard était différent et j'apprécie maintenant le mélange de genre...
Au dessus de nos têtes de superbes statues nous renvoient dans un autre siècle.
La science
Le commerce
La Prudence et son miroir
La générosité et sa corne d''abondance
Finis de jouer !
Nous passons devant l'entrée des artistes avec l'espoir d'en voir passer un...
De la terrasse du Nemours, vous pouvez jouer aux groupies si vous êtes patient...
Mon intérêt croissant pour l'art moderne va de pair avec un ecoeurement pour le monde actuel.
Envie d'une folie douce et colorée...
Magie du zoom, nous remontons l'avenue de l'Opéra pour admirer cette vue unique et découvrir
de nouveaux bâtiments.
Ma curiosité grandissante pour l'art contemporain ne me détourne pas de mon amour de l'histoire
et des bâtiments construits pour tenir 1000 ans si l'homme ne les détruit pas...
je suis intriguée par la beauté de celui-ci qui accueille un Monoprix...
Au Gagne Petit était un grand magasin situé au 23 avenue de l'Opéra.
Il ne reste que le haut de sa façade monumentale.
Pourquoi au gagne-petit ? Rien de péjoratif à cela.
L'emblème de l'enseigne au dessus de l'encadrement représente un rémouleur. Ils avaient une excellente réputation d'honnêté, de générosité et de travail bien fait malgré de petits revenus.
Gérard de Paris à nu en parle ici !
Au 37, une caverne d'Ali Baba, la librairie Américaine.
Leur rayon décoration est incroyable !
Where's Karl a remplacé où est Charlie...
Oui mais les fringues, c'est bien aussi !
On se rapproche de l'Opéra Garnier.
Une visite extérieure cette fois,
pour l'intérieur c'était ici en 2013 !
L'harmonie de Charles Gumery
La poésie de Charles Gumery
Les belles dorées attirent tous les regards
on en oublierait presque qu'en bas posent d'aussi jolies choses.
La danse de Paul Belmondo
Et avec le sourire, c'est rare n'est ce pas ?
L'originale de J.B Carpeaux est au musée d'Orsay. Cette allégorie avait fait scancale car jugée trop réaliste et sensuelle.
A poil oui, mais avec une bonne dose de drame !
Nous sommes au niveau du métro, idéal pour admirer sa façade.
La pose de la première pierre a lieu en 1862 mais la découverte
d'une nappe phréatique importante retardera les travaux
et donnera naissance à la légende d'un lac souterrain.
L'architecte Charles Garnier s'entourera des meilleurs artistes de l'époque,
grand prix de Rome comme lui pour certains,
afin réaliser un chef d'oeuvre.
Le chantier durera jusqu'en 1875 et sera caché pour que l'effet de surprise soit total lors de son inauguration.
On retrouve les initiales d'Eugenie et de Napoleon et au dessus de splendides masques dorés.
Frank Sinatra est à sa place entre la rue de Italiens et le boulevard du même nom...
Pragmatique, Offenbach vivait à deux pas de son bureau...
Ce quartier grouille de touristes et les grands boulevards me font fuir.
A tort car il y a autres choses à voir que les vitrines...
Je vous propose la tournée des banques !
Commençons avec un des plus beaux immeubles du boulevard
celui du Crédit Lyonnais.
Construit en pierre pour en imposer aux clients et aux investisseurs avec une structure métallique des ateliers Eiffel,
il est de style haussmannien.
Le pavillon central est inspiré du pavillon de l'horloge au Louvre.
Son fronton est particulièrement travaillé avec des allégories liées à la banque, à l'industrie et au commerce.
4 cariatides du sculpteur Camille Lefebre sont disposées autour d'une horloge.
Belle moustache !
Par ici des photos d'époque !
L'intérieur est grandiose, escalier à double révolution, premiers open space, structure métallique et grande verrière.
Un incendie a malheureusement détruit une partie du bâtiment en 1996 mais des rénovations ont été faites.
La BNP Paribas occupe deux bâtiments,
au n°20 l'ancienne Maison Dorée qui était un restaurant.
Ouvert en 1841, il était le fleuron de la restauration parisienne et ce, jusqu'en 1902.
Et au n° 16, le bâtiment date de 1926 dans un pur style Art Déco,
C'est autre chose que nos succursales de province...
Je vous laisse rue Laffitte avec l'église de Notre Dame de Lorette en toile de fond,
belle comme un temple grec dominée
par la butte Montmartre et la basilique du Sacré Coeur.
Mais là c'est une autre histoire qui commence alors...
A SUIVRE
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