HIER J'AVAIS 16 ANS...

Hier j'avais 16 ans et grâce à mon amie Marielle du blog Carnet de voyages en gourmandise, les souvenirs sont remontés par vagues.

 Revenir 26 ans en arrière est l'occasion de compter, que j'ai vécu dans 12 endroits différents en 46 ans de vie

et celui-ci tient une place importante... 

Souvenirs de 3 années passées à l'école hôtelière de Poligny, jolie ville du Jura capitale du comté,

à apprendre la cuisine, la salle,l'accueil et la vie...

Ce bâtiment fut un couvent, la sous-préfecture du département puis un lycée d'état et une école hôtelière.

Nous dormions au 2ème étage et occupions toute la longueur du bâtiment. Des boxes de deux lits superposés avec des demis-cloisons. Le directeur avait son appartement juste en dessous. Les élèves ne dorment plus ici, ils sont logés dans des bâtiments extérieurs plus modernes qu'ils partagent je crois avec ceux de l'Enilbio(l'école nationale d'industrie laitière et biotechnologies).  

 

 Cette école était un peu l'équivalent du service militaire. Il faut avoir connu les chefs de cuisine à l'ancienne pour comprendre de quoi je parle. Oublié le gentil Cyril Lignac ! je vous parle du mec braillard et rougeaud qui hurle sur sa brigade et terrorise les commis. Mais avec le recul, je préfère ces rapports forts et directs au côté politiquement correct et aseptisé de la vie de bureau... 

Malheureusement nous sommes en période de vacances scolaires, donc pas de visite possible ni de déjeuner au nouveau restaurant de l'école Hôtelière "Le Relais Polinois" qui se trouve toujours sur la place mais en face du "restaurant de Genève" où nous avons fait nos premières armes... 

 Le restaurant de Genève est en triste état et j'ai pu à travers les carreaux prendre cette photo de la salle qui n'a pas changée. Dans mon souvenir, elle était immense... je me revois découpant mon pamplemousse en tremblant devant le jury... 

 

 Nous nous sommes donc restaurées à "la Sergenterie" qui était notre QG. Ce n'est plus une crêperie mais l'accueil et le décor dans une cave du 17ème sont toujours aussi chaleureux. La Grignotte, l'autre QG, existe toujours mais on n'allait pas tous les faire...

 Saucisse de Morteau et cancoillotte sur pommes de terre  !!!

Ne vous fiez pas à l'aspect, il s'agit d'un fromage maigre

Place des déportés  

 

Notre petit monde se limitait surtout à la place du village qui desservait deux rues étroites et parallèles. 

Dans la première se trouvait le lycée et ses annexes et dans l'autre les cafés !

Haut lieu de débauche de la jeunesse locale, babyfoot, lait fraise, première cloque et partie de crapette... 

Je suis passée tant de fois devant la porte des Anges (1678)...

nous entrions par celle ci qui est close elle aussi !!! pour voir l'intérieur c'est par là

Tous ces détails vous ennuieront certainement mais mes amies du lycée devraient venir pas ici et ce billet est un peu un reportage !!!

Derrière cette porte, on trouve des annexes qui datent de 1689 où déjà les Oratoriens enseignaient. Puis cela devint de 1804 à 1966 un lycée de garçons.

A notre époque c'était l'internat des garçons, il y avait quelques salles de cours et le gymnase qui servait également pour les cours de théâtre. Ces cours étaient le soir et certains avaient rejoints la troupe pour retrouver l'élu(e) de leur coeur et non pour clamer du texte, chanter ou danser. Notre professeur était un passionné de comédie musical et d'opéra. Nous avons donc monté l'opéra rock la révolution française où je jouais le rôle fondamental de la morte, symbole de la prise de la Bastille ! Puis l'année suivante, les contes d'Hoffmann opéra fantastique où je dansais dans divers tableaux.

 Un peu plus bas dans la rue, on trouve la collégiale St Hippolyte

 

  Poligny accueille un maison de retraite des filles du St Esprit et également le monastère Ste Claire fondé au 15ème siècle où vivent une vingtaine de Soeurs Clarisses. Il m'arrivait d'y accompagner mes amis aux vêpres. La vie à l'internat m'a également permis de vivre avec des jeunes de mon âge qui avaient la foi. Ce fut très enrichissant à une période de ma vie où je me posais beaucoup de questions existentielles... J'ai découvert également le protestantisme car avec naïveté j'en étais restée à la nuit de la St Barthélémy alors qu'il est très présent dans l'est de la France

 

Nous devions nous déplacer d'une annexe à une autre  pour assister aux cours et l'étude était obligatoire pour les classes de seconde mais les pions avaient bien du mal à nous localiser car les passages entre les deux rues abritaient nos escapades

  

Autre passage sous l'ancienne salle de justice et sa jolie cheminée 

.

 

Tous les étudiants ne sont pas internes et on trouve des logements chez l'habitant comme dans la cour de cet hôtel particulier

 

 La grande rue regorge de magnifiques bâtiments

Hotel de Vaulchier 17ème siècle

Puis Marielle m'emmène dans un autre quartier de la ville 

 

 L'hôtel de Paris a beacoup perdu de son lustre mais c'était une référence à l'époque et cela me plait que des établissements indépendants résistent face aux hôtels de chaîne mais un peu ravalement serait judicieux...

 Et un élément essentiel de Poligny, la croix du Dan 

 

 Elle culmine à 12 mètres sur son piton rocheux protégeant la ville et est entourée de mystère. 

Un jeune noble se serait jeté du haut du rocher avec son cheval suite à un chagrin d'amour. Ces parents ont fait construire la croix pour échapper à la damnation éternelle...

Pendant deux ans, le soir avant de dormir, je regardais sa silhouette avant de tirer le rideau et rejoindre les bras de Morphée.

La place Notre Dame est entourée de maisons typiques

une vieille enseigne annonce la couleur 

 nous visitons son fromager préféré,la boutique Essencia de Philippe Bouvret qui propose un choix de fromages magnifiques. Je repars avec du comté pour toute la famille et ma madeleine : de la cancoillotte !!!

En face l'église de Notre Dame de Mouthiers le Vieillard

Notre Dame de Mouthiers 

 Double croix, où que vous soyez, elle domine la ville

 E 

une de des nombreuses fontaines, la ville en compte 29 

 plus bas l'Orain coule doucement puis au pied de la montagne, les vignes et les vergers mais le temps nous manque pour faire cette balade, une autre fois j'espère...

Encore merci à Marielle pour ce très agréable retour en arrière

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*Plus de photos avec l'oeil de l'autre Marielle 

*Histoire de l'enseignement à Poligny et la naissance du lycée hôtelier par ici

*Envie de tout savoir sur la cancoillotte par là

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Comments

[cathycat]

Une jolie petite ville, j'adore. Et le comté... j'adoooore mais la cancoillotte... Au secours !... :-). Je reprends le fil de tes voeux... Bizz

[Vanoise]

J'aime beaucoup ce retour en arrière fort bien illustré de belles photographies.

Cela me donne l'impression de revenir à mes années lycées, pour moi, c'était à Chambéry!

[MaryAthenes]

Quel beau voyage dans le temps et que ces batiments sont beaux !

Bises d'Athenes

[Hélène (Cannes)]

Coucou Marielle, J'avais loupé ce billet-là. Jolie balade dans tes souvenirs, et découverte aussi de très beaux bâtiments. Je ne connais pas du tout ces coins-là de France. encore quelques belles promenades à faire.

Bises

Hélène

[Jackie Brown]

Encore une fois merci Marielle pour ces superbes photos. Dans un commentaire sur mon blog, tu avais évoqué ce lycée hôtelier. Ravie de le voir aujourd'hui. On a de beaux lycées en France quand même. Quand j'étais assistante, mes élèves américains avaient été impressionnés par un lycée de Cambrai. Tu as étudié dans une très belle ville. Merci d'avoir paragé tes souvenirs et tes commentaires sur la foi.



Merci aussi pour la photo de la saucisse de Morteau (ma mère en fait toujours quand je vais la voir en Martinique. On ne trouve pas ça ici.).



Quant à la chaire, ça me fait toujours penser au Petit Baigneur.